Avant l'interview, c'est un homme anxieux que nous avons retrouvé dans la salle fumeur des professeurs, il se demandait quells questions nous allions lui poser et nous affirmait qu'il ne portait rien sous son jean (!).
INTERVIEW DE PIERRE MARTIN
Kane : Bonjour Pierre Martin, vous êtes professeur d'histoire et de géographie, me trompe-je?
Pierre : Non, c'est vrai, c'est exact.
Kane : Commençons par le commencement du début de la genèse : quelle est votre date de naissance et pourquoi?
Pierre : 9 mai 1969. Pourquoi? Pour rien car je suis un enfant qui a été conçu en été. Sans doute dans le Camping des Prés Verts, à Concarneau.
Line : Puisque vous vouliez des questions sur la pêche : quelle est la différence entre la pêche en mer et la pêche en rivière?
Pierre : La pêche en rivière est plus fine, plus rélféchie et puis je suis un gars de la campagne, de la terre.
Kane : Que pensez-vous de la nourriture du self?
Pierre : C'est très bien, c'est varié, c'est sympa. (ndlr : ironie?)
Line : Où avez-vous l'habitude d'aller pêcher?
Pierre : Le canal de Nantes à Brest, entre château Neuf du Fou et Caraix.
Kane : Quelle est votre opinion sur l'application de la loi Evin au lycée de Cornouaille ?
Pierre : Je n'ai rien à dire ...
Line : Quel est votre poisson préféré?
Pierre : Le sandre, c'est le plus malin et c'est bon en plus.
Kane : Vous avez joué une pièce de théâtre en CM2, que pensiez-vous de Léa qui jouait le rôle du haricot vert?
Pierre : (après un instant de perplexité) Elle avait une tête de légume vert.
Line : Préférez-vous avoir une canne à pêche ou une tête?
Pierre : Les deux, j'y tiens. Sans tête on peut pas se servir d'une canne à pêche.
Kane : Que pensez-vous de la télé-réalité?
Pierre : Ca dépend quoi ... je ne sais pas. Ca m'amuse de voir la misère culturelle ... quand je corrige les copies d'élèves ... (se ravisant) non ! Non ! Ne mets pas ça!
Line : Comment vous voyez-vous dans vingt ans?
Pierre : J'espère en vie ... aucune idée. Chirurgie esthétique, une partie du cerveau s'il est ramolli.
Kane : Quel est votre livre/film favori?
Line : Films ... il y en a plein (longue pause) quatre mariages et un enterrement ... non! Un poisson nommé Wanda et aussi A l'Ouest rien de nouveau de 1930. En livre ... (silence) ... j'ai 20m² de livres chez moi ... Ceux de 14 de Maurice Genevoix, il a écrit sur la pêche aussi.
Line : Vous sentez-vous anhypothétique?
Pierre : Je comprends pas la question. Non, je me sens tout à fait normal.
Kane : Quels pays aimeriez-vous découvrir?
Pierre : Bonne question. L'Inde, le comble de l'exotisme (surtout les campagnes).
Line : Quels sont vos loisirs à part la pêche, corriger des copies et fabriquer des cartes?
Pierre : Judo, lecture et pleins d'autres.
Kane : Après dix ans d'une relation intense, follement sentimentale et névrosée avec ... la ville de Verdun, pouvez-vous nous expliquer la raison de cette soudaine rupture?
Pierre : Je pars finalement! A chaque fois que je relance le projet je suis motivé.
Line : Avez-vous des surnoms? Lesquels?
Pierre : Je sais pas ... je crois pas.
Kane : Trouvez-vous qu'Olivier Pinçon ressemble à Anthony Perkins?
Pierre : Aucune idée. (ndlr : mon oeil!)
Line : Comment vous définissez-vous?
Pierre : Je sais pas. C'est plutôt aux autres de me dire. J'aime bien aller au fond des choses, je suis un insatisfait maladif. C'est constructif de douter de soi-même. En fait je suis un taré profond, on m'enferme tous les week-end dans un placard.
Line : Portrait chinois. Si vous étiez un animal?
Pierre : J'aime bien l'autodérision : un singe.
Line: Une saison?
Pierre : le printemps, c'est la renaissance de la nature qui se renouvèle tous les ans.
Line : Une ville du monde?
Pierre : Je la voudrais cosmopolite et chargée d'histoire. J'aimerai être Cuzco.
Line : Un élément?
Pierre : L'air parce que je plane pas mal.
Line : Un aliment?
Pierre : Le poisson.
Line : Avez-vous un rêve? Lequel?
Pierre : A mon âge on ne rêve plus (rires), on commence à constater les dégats. Si, j'en ai plein mais je peux pas dire.
Line : Qu'est-ce que vous vouliez faire quand vous étiez petit?
Pierre : Ce que je fais actuellement. Quand j'avais sept ans je voulais être institueut en archéologie, déjà j'avais inventé un métier. En sixième j'ai eu le déclic grâce à Mme Barbier (professeure d'histoire-géo). C'est elle qui m'a donné la foi ou le feu sacré si on veut.
Line : Pourquoi êtes-vous revenu à Cornouaille?
Pierre : Déjà quand j'étais petit je jouais à l'intendance, ma mère était intendante. Je jouais sur les machines à écrire et avec les encriers vers quatre, cinq ans. Ensuite je suis rentré au lycée ici, et je me suis tellement plu que je me suis dit « on va peut-être récidiver! ». Cornouaille pour moi c'est très sentimental.
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