TROIS JOURS A LA CAMPAGNE - nouvelle version ~¤*

Pré-pièce : (le truc avant la pièce)

Janninne et Rogez ont installé leur tente de camping devant un petit supermarché de campagne.
Janninne : bourrine, vulgaire, insensible, toujours affamée, dépensière, capricieuse, énergique, macho, invente beaucoup de choses inutiles.
Rogez : féministe, coquet, amoureux d’un couteau suisse (pendant la pièce), chochote, fan des choristes, collectionne les cadeaux dans les paquets de Miel Pops, pas soumis mais outré par le comportement de Janninne.

Personnages

Le narrateur
Janninne
Rogez
Le poisson
Le canard
Les abeilles
La voix de Dark Vador
Les techniciens
La voix de Lizou
La blonde
Le Père Spicasse
Le Canif
Paperman
Liline
Ether
Gromit Oman
Alphonse de Ferre

ACTE II
Scène 1 : Un long fleuve tranquille

Quelques arbres à droite et à gauche de la scène. Au fond, l’entrée du supermarché. Au milieu coule une rivière qui sépare la scène dans sa largeur. A gauche, il y a des chariots dans leur abri. Soudain, on entend un drôle de couinement derrière le public. Un vélo volant arrive alors, débordant de bagages. Une femme et un homme dessus, l’homme tenant un parapluie au-dessus de lui, et la femme portant un frigo sur son dos. Ils arrivent sur la scène, à cheval sur la rivière. Oh, au fait, je me présente, je suis le narrateur.

JANNINNE – Ca y est, on est arrivé, Rogez !

ROGEZ – J’avais remarqué. C’est pas parce j’ai des lunettes que je suis déficient mental.

Janninne appuie sur un bouton du vélo et éjecte Rogez dans la rivière. Hehe, ça fait plouf !

JANNINNE – Je prends le côté caddie.

ROGEZ – Ca tombe bien, je comptais pas le prendre, ils s’envolent avec le vent.

Rogez remonte de son côté et Janninne descend du vélo pour planter son guidon dans la rivière. Elle pêche un poisson jaune qui porte un chapeau avec une fleur dessus.

LE POISSON – (chante) Don’t worry … be happy !

JANNINNE – (le poisson continu à chanter. Elle le lève en l’air) Le dîner de ce soir.

ROGEZ – Enlève les piles, il me saoule.

JANNINNE – (elle observe le poisson) Je trouve pas l’ouverture !

Elle sort un marteau de sa poche et frappe le poisson sur le sol.

LE POISSON – (cris stridents de bébé) Wahahahaha !!

JANNINNE – C’est quoi comme marque ?

LE POISSON – (chante) Findus !

ROGEZ – Achève-le, ça pue le fromage.

On entend un jingle juste après que Janninne ait achevé le poisson à coups de marteau.

ROGEZ – (tout content) Tu entends ?!

JANNINNE – Bah quoi ?

ROGEZ – Y’a une promotion au rayon fromage ! Je fonce !

Il fait un « bip bip » à la Road Runner et file dans un nuage de fumé vers le supermarché. Mais que fait Coyote ?

Scène 2 : La tente

Janninne est toute seule et a commencé à monter la tente, avec difficulté.

JANNINNE – Tu sais, je ne t’ai jamais aimé.

Gros silence durant lequel elle perd un clou dans la rivière. Ca refait plouf !

JANNINNE – (regardant son clou perdu) La pollution m’a toujours attendri.

Elle crache dans l’arbre et un oiseau s’envole.

JANNINNE – Mon père était camionneur et j’ai grandi dans une banlieue rose et verte, où ma mère étendait le linge de mes dix frères et sœurs … mais jamais le mien. C’était mon père. Mais ce n’était pas vraiment mon père. Mon père, c’était le chat du voisin. Il avait été empaillé à l’arrache, mais un jour il a parlé … (on entend un souffle rauque puis une voix grave « Je suis ton père ») Janninne hoche la tête en regardant le public) C’était ma destinée. (on entend « destinés … on était tous les deux destinés … ») Mais aujourd’hui ça a bien changé. Je suis ramoneuse, pleine d’avenir certainement. J’ai eu mon permis il y a quelques semaines, alors j’ai décidé d’organiser une teuf mais personne n’est venu, alors j’ai mangé seule avec mes treize motos.
A propos, je considère qu’une femme doit faire le ménage et s’occuper des gosses, la nature est naturelle donc c’est normal.

Elle essaye d’enfoncer les crochets dans le goudron. Elle s’énerve car ils ne rentrent pas.

A ce moment, Rogez sort du supermarché avec un paquet de Miel Pops à la main.

JANNINNE – Mais où est le fromage ?

ROGEZ – Partit au rayon charcuterie. Je me suis perdu dans le supermarché alors j’ai pris des Miel Pops.

JANNINNE – Pourquoi ?

ROGEZ – Pour les cadeaux.

JANNINNE – Lesquels ?

ROGEZ – Ceux-là.

JANNINNE – Pourquoi ?

ROGEZ – Parce que.

JANNINNE – Vraiment ?

ROGEZ – Jamais.

JANNINNE – Alors …

ROGEZ – Tais-toi !

Il ouvre la boite et en sort un canif sous plastique, pendant que Janninne réessaye de monter la tente.

ROGEZ – (hurlant) UN COUTEAU !!

JANNINNE – Débouche mes oreilles, je te dirais rien !

ROGEZ – Un canif ! Un canif ! J’adore les canifs ! Oh, qu’il est beau !

JANNINNE – Donne-moi un coup de main pour monter la tente.

ROGEZ – Comment ?

JANNINNE – A ton avis ?

ROGEZ – Bah … je vais chercher du scotch … ?

JANNINNE – Tu vois que tu peux être intelligent quand tu veux !

ROGEZ – D’abord, je vais manger un Miel Pops pour me donner du courage.

Il ouvre, il essaye, non … il entreprend d’ouvrir le sachet plastique et on entend la musique Miel Pops.

ROGEZ – Non d’un Miel Pops grillé, c’est tellement si beaucoup trop dur d’ouvrir ce paquet !

JANNINNE – Essaye l’ouverture facile.

ROGEZ – (avec la musique de JJ Goldman) Bonne idée !

Soudain les lumières s’éteignent et on entend la musique des Dents de la mer. On ne voit plus rien sur la scène, car elle se trouve dans le noir. D’ailleurs vous ne voyez pas qu’en se moment, je suis à poil !

ROGEZ – Bah … il fait déjà nuit ?

JANNINNE – Mais non, quelqu’un a sûrement éteint la lumière !

ROGEZ – Janninne, on est dehors !

JANNINNE – Ah … alors c’est une éclipse.

ROGEZ – Janninne, on avait dit qu’on citerait pas de marques.

On entend le bruit énorme du paquet qui se déchire. La musique s’amplifie et celle de Miel Pops s’y ajoute. On entend un grand bruit de bourdonnement et le hurlement de terreur de Rogez. La lumière se rallume et Janninne git inerte sur le sol, entourée d’abeilles, alors que les Miel Pops de Rogez sont étalés par terre. Tiens, ça fait scratch …

ROGEZ – (hurle) Mes Miel Pops !!

Il commence à ramasser ses Miel Pops.

ROGEZ – Janninne ! Janninne ? Janninne !! Allez, dehors Janninne ! (plus bas) Merde j’ai fais une faute de frappe, je voulais dire debout Janninne.

JANNINNE – (d’une petite voix) Mais tu m’as dit qu’on était déjà dehors !!

ROGEZ – (tournant la tête vers elle) Qu’est-ce que tu fous Janninne ?

JANNINNE – Je prends un bain de soleil, tu vois pas.

Il commence à pleuvoir. Attendez, je reviens, je vais chercher un parapluie.

ROGEZ – Mais tu n’y pense pas Janninne, avec toutes ces abeilles autour ! Crache-leur dessus !

JANNINNE – (elle en a une dans le bouche) Je peux pas, j’en ai une dans la bouche. (on entend « crack ») Hum … c’est pas mauvais … mais ça pique un peu.

ROGEZ – Ah, parce que toi, tu peux manger épicé en même temps ?!

Rentre alors un canard géant qui fait « bbbzzz ».

LE CANARD – Bbbzz, allez venez les enfants, on rentre à la maison.

Les abeilles se sauvent et suivent le canard.

LE CANARD – Encore une victoire de Canard !

Il sort avec les abeilles et on entend un bruit de chasse d’eau. Merde, j’en ai reçu sur la tête !

JANNINNE – Bon, j’en ai marre ça fait deux heures que j’essaye de monter ta putain de tente !

ROGEZ – (outré) Quoi ?! Janninne, t’essaye de monter ma tante ! Espèce de cochonne !

JANNINNE – Mais ça va pas non ! Bon les techniciens, c’est pour aujourd’hui ou pour demain ?

Une musique de strip-tease s’enclenche et des techniciens en tenue de plombier arrivent sur scène et montent la tente. Miam !

JANNINNE – Quelle bande de cons pétants ! Ils l’ont mise en plein milieu de la rivière !

ROGEZ – Janninne ! Ton vocabulaire !

ACTE III
Scène 1 : L’un cent dix

La tente est trempée sur toute sa base. Janninne et Rogez dansent autour comme des indiens … quelle bande de cons !

ROGEZ – Aaaaaaahh !! Janninne ! La tente s’inonde !

JANNINNE – Mais non abruti, elle prend feu ! T’es bigleux ou quoi ?

ROGEZ – (retirant ses lunettes) Oui !

JANNINNE – Oui ?

ROGEZ – Oui !

JANNINNE – Nooon ?!

ROGEZ – Non !

JANNINNE – Ah bon ?

ROGEZ – Ah bon !

JANNINNE – Arrête de répéter ce que je dis !

ROGEZ - Arrête de répéter ce que je dis !

Le feu atteint soudainement deux mètres. Ca sent le brûlé !

JANNINNE – C’est pas possible d’être aussi con !

ROGEZ – C’est pas possible d’être aussi … vulgaire !

JANNINNE – (explose de rire) T’as perdu ! Bon j’y vais, j’ai quelque chose sur le feu.

ROGEZ – (désignant la tente) Et tu fais quoi pour celui-là ?

JANNINNE – (soupire) Connard à la con.

ROGEZ – On fait comme avec les abeilles, on crache dessus.

On entend la voix de Lizou : « C’est pas bientôt fini d’utiliser mes expressions ?! ».

JANNINNE – Ah ça pour sûr !

ROGEZ – Tu te trompes !

JANNINNE – Jamais !

ROGEZ - (hurle) Janninne !!

Précision, ils se trouvent à deux centimètres l’un de l’autre. Et pendant ce temps, moi je crame !

JANNINNE – (hurle) Quoi ?

ROGEZ – Rien, je panique.

JANNINNE – (regardant dans la tente) Merde, tes Miel Pops !

ROGEZ - Eh mais c’est pas de la merde !

JANNINNE – T’es con Rogez, y’a pas pire que toi !

Elle le frappe et il la frappe à son tour. On entend un bruit de ring et une blonde arrive sur scène avec un panneau ROUND ONE. Alors que les deux protagonistes continuent de se battre, la blonde trébuche, tombe dans la rivière et prend feu. Secouée d’un rire hystérique, elle roule sur le sol et est éjectée par un tremplin au beau milieu du public.

LA BLONDE – (d’une voix douce et sereine) Quelqu’un aurait un téléphone ? Le code Pin ? Allo ? (elle hurle) Je brûûûûûle !! Le feu est sur moi !

On entend « Allumeeeeerrrrr le feu » de Johnny Hallyday.

LA BLONDE – Mais non, éteignez-le !

Des techniciens arrivent dans le public et embarquent la blonde calcinée. Ca pue !

Elle est top cette histoire

Un coq chante. Rogez est accroché par un pied à un arbre et dort, tout comme Janninne dans son caddie, rangé dans l’abri. Soudain, une famille arrive sur la scène avec une table, des chaises, des bols et un pot de Ricoré.

LA MERE – Le soleil vient de se lever.

LES ENFANTS – Encore une belle journée.

LE PERE – Un ami est venu partager.

LES ENFANTS – L’ami du petit déjeuner.

TOUS – L’ami … Ricola !

Ils s’en vont et Rogez se réveille brusquement en relevant la tête. Il se cogne et fait tomber des Miel Pops.

JANNINNE – Rogez, t’as pas une pièce ?

ROGEZ – Pourquoi ?

JANNINNE – Pourquoi pas ?

ROGEZ – Pourquoi papa ?

JANNINNE – Pourquoi popopops ?

ROGEZ – Pour …

JANNINNE – (hurle) Merde Rogez, ta pièce !!

Rogez se balance pour se délivrer.

ROGEZ – Fais Chier ton putain de vocabulaire à la con !!

Il tombe et fais un nœud avec ses jambes. Il se traîne sur le sol et se trouve soudain devant la rivière. Il regarde dedans.

ROGEZ – Oh, j’ai trouvé ton clou !

Il marque une pause durant laquelle il observe le clou.

ROGEZ – Vite, vite, il faut qu’on fasse un autodafé pour brûler ce maudit clou !!

Rentre alors un curé.

PERE SPICASSE – Bonjour mon fils.

ROGEZ – Bonjour mon père Spicasse, comment allez-vous ?

PERE SPICASSE – Très bien ma foi.

JANNINNE – (toujours dans son caddie) Mon père, je voudrais me confesser : j’ai péché … un poisson.

PERE SPICASSE – (désespéré) On est dans le pathos ! C’est la pitié, la te-honte grave ! Et vous n’êtes même pas ma fille …

ROGEZ – (bas au public) Ouah ! Comment il casse, le Père Spicasse. (haut) Moi ! Moi mon père ! Moi, je n’ai jamais péché mon père !

PERE SPICASSE – Très bien mon fils. Je t’accorde un miracle si tu réponds à cette énigme.

ROGEZ – Sept ! Tant que ça ?

PERE SPICASSE – Non, une seule. La voilà : Père Spicasse et Mère Spicasse ont un fils, comment s’appelle-t-il ?

ROGEZ – Je sais pas, mais je pense qu’il est devenu maire Spicasse de sa ville.

PERE SPICASSE – Bravo, bien répondu tu as !

Il lève alors les bras au-dessus des jambes nouées de Rogez. Une musique divine s’enclenche ainsi qu’un roulement de tambours. Ces derniers s’arrêtent soudain.

PERE SPICASSE – Oh, Rogez tu me gonfles !

Il se met à enfler et s’envole. Rogez lui tend une bouteille prise dans la rivière.

ROGEZ – Eh ! Vous oubliez votre vin de messe !

Voyant que le curé ne revient pas, il boit le vin et le nœud de ses jambes se défait. Il enjambe ensuite la rivière et délivre Janninne.

JANNINNE – Enfin, c’est pas trop tôt !

ROGEZ – Mais comment t’as fait pour t’enfermer là-dedans ?!

JANNINNE – Est-ce que je sais moi ?

ROGEZ – Sûrement.

Janninne ne trouve pas de réponse.

ROGEZ – Allez, j’t’ai cassé, comme le Père Spicasse.

Janninne ne fait pas attention et met sa tête dans le trou de l’arbre.

ROGEZ – Tu fais quoi ?

JANNINNE – Je regarde l’heure. (elle retire sa tête) Il est l’heure de manger. Rogez, va chercher les saucisses et tout le tralala …

ROGEZ – (se dirigeant vers le supermarché) Tralala …

Mais que va-t-il se passer ?!

Rogez revient du supermarché, les mains dans les poches.

ROGEZ – J’ai été « rojetez ».

JANNINNE – Comment ça ? Et puis pourquoi t’as pas ramené la bouffe, hein ? J’ai faim !

ROGEZ – Je viens de te le dire !

JANNINNE – Non ! Tu n’as pas dis ça !

ROGEZ – Si !

JANNINNE – Non ! J’y vais puisque tu n’as rien dans le ventre !

ROGEZ – Je ne suis pas le seul, toi aussi tu as dis que tu avais faim.

Janninne s’en va vers le supermarché.

ROGEZ – (sortant son canif) Tu sais que je t’aime.

Dit-il tendrement.

LE CANIF – Bonjour ! Les apparences sont parfois trompeuses. Alors je me présente, je suis ta conscience. Et si tu as l’impression que je suis ton canif, c’est qu’il ne doit plus y avoir de moquette chez toi …

ROGEZ – Parle Canif ! Je t’écoute !

LE CANIF – Je n’ai rien à dire. Seulement mon rôle dans cette pièce est de t’expliquer le but de cet escalier.

ROGEZ – Escalier ?

LE CANIF – Je voulais dire escapade. En fait, la conscience est la voix qui représente ce que tu seras dans ta prochaine réincarnation. Donc, dans ta prochaine vie, tu seras dyslexique !

Rogez balance son canif par terre et l’écrase rageusement.

LE CANIF - Attention, ne m’écrase pas, sinon dans ta prochaine vie tu naîtras infirme. Il faut toujours prendre soin de sa conscience.

ROGEZ – Alors, Canif, quel est donc le but de cet escalier ?

LE CANIF – Toi et Janninne êtes très différents, ce qui ne vous empêche pas de vous apprécier.

ROGEZ - Vraiment ?

LE CANIF – Tu es sceptique ?

ROGEZ – Comme la fosse ?

LE CANIF – La science, un jour, aura raison de toi !

A ce moment un crachat arriva violemment, par la droite, sur la tempe de Rogez.

ROGEZ – (effrayé et regardant à droite) Ah mon dieu c’était quoi ?! Y’a personne à ma droite, d’où j’ai reçu ça ?

LE CANIF – De moi.

ROGEZ – Mais c’est impossible, tu es à ma gauche !

LE CANIF – C’est un crachat à tête chercheuse. Un jour tu comprendras que la science explique les choses d’une manière plus évidente que ta petite cervelle.

ROGEZ – Pourquoi m’as-tu craché dessus ?

LE CANIF – Simple vengeance. Ma dernière conscience m’avait envoyé un gros molard dans la tronche, un dimanche matin, quand je descendais dans ma cave chercher des pommes. J’ai jamais pardonné.

Rogez donna un coup de pied dans le canif, qui fit un salto arrière avant de terminer dans la rivière.

Janninne réapparaît.

JANNINNE – Rogeeeeez !!

ROGEZ – Eh ! D’habitude c’est moi qui hurle !

A ce moment arrive un homme avec une feuille de papier à la main. Nous l’appellerons Paperman.

PAPERMAN – Rogez a raison, ce n’est pas à toi de hurler, c’est à toi.

JANNINNE ET ROGEZ – C’est qui toi ?

PAPERMAN - C’est moi.

JANNINNE ET ROGEZ – C’est qui moi ?

PAPERMAN – C’est vous.

JANNINNE ET ROGEZ – C’est qui vous ?

PAPERMAN – C’est moi.

Janninne et Rogez se regardent, perplexes.

JANNINNE – (poussant Paperman en dehors de la scène) C’est pas un « papeurman » qui va faire la loi ici.

ROGEZ – Même pas peur !

Paperman se casse la gueule et meurt.

JANNINNE – Bon, je t’explique, c’est très simple, un peu comme ton esprit : il suffit de récupérer la bouffe qui glisse dans cette rivière, par un mécanisme termo-nucléaire manuel.

ROGEZ – En gros, t’as jeté la bouffe dans la rivière.

JANNINNE – Si ça t’amuse de mettre mon génie à ton niveau …

ROGEZ – Tu m’en fous pas plein la figure ! Si c’était le cas, je pourrais dire « ah putain ! t’es un génie ! ». Mais là …

Janninne lui balance une tarte dans la tronche.

JANNINNE – J’espère que ça te convient.

La rivière se teint soudainement en rouge. C’est du ketchup.

JANNINNE – (elle hurle) A couvert !

Rogez s’étale par terre et sort sa fourchette et son couteau.

ROGEZ – (slurpant la rivière) Slurp ! Slurp !

Il relève soudain la tête et commence à suffoquer. Janninne ramasse la nourriture dans la rivière.

JANNINNE – T’es qu’une feignasse ?

Rogez vomit.

JANNINNE – Je rectifie : tu es une feignasse doublé d’un gros porc.

Liline traverse la scène avec un pot au lait, et on entend des bruits de ferme. Elle porte sa belle robe bleue, que Kane prend pour une robe de fermière.

LILINE – Ca c’est du bon lait de vache !

Alors que Liline s’en va, le canif vomit par Rogez se met à parler.

LE CANIF – Dans ta prochaine vie tu seras … mort !

Il prend son manche à sa lame, et disparaît derrière la scène où il y finit sa vie.

JANNINNE – Bon, relève-toi, au lieu de nager dans ta déglutition extérieure.

Rogez se lève, prend une pelle et une pioche, et s’attaque au liquide visqueux.

JANNINNE – Mais putain ! Tu fais chier, sale merde à la con !

ROGEZ – T’en as pas marre de m’insulter ? On a un barbecue à faire !

JANNINNE – Je suis au courant !

ROGEZ – D’air, oui j’ai remarqué.

Rogez pose son vomi sur la grille du barbecue.

JANNINNE – Ca c’est du combustible ! On aurait pas trouvé mieux, même en temps de guerre !

ROGEZ – Mais en temps de guerre, ça aurait été moins consistant !

JANNINNE – Je te l’accorde … éon.

ROGEZ – Non, moi c’est Rogez. Surtout en union, mais, soviétique.

JANNINNE – Tu te mets à parler à la Pierre Martin, maintenant ?

ROGEZ – Pourquoi ?

JANNINNE – Tu mets des « mais » partout !

ROGEZ – Mais non ! Enfin tu mais comprends, c’est mais normal de mais parler comme ça.

JANNINNE – Bon, j’allume le feu.

On entend « Allumeeeeeerrrr le feu » de Johnny Hallyday. Janninne va voir le narrateur … oh putain merde c’est moi !

JANNINNE – Oui c’est toi, pauvre abruti ! On a déjà entendu « Allumer le feu ». Alors change de disque !

On entend « Optic 2000 ».

JANNINNE – Bravo ! T’auras ton susucre.

Je dis merci.

JANNINNE – Sens-tu cette bonne odeur de grillé ?

ROGEZ – Ouais, ça me rappelle étrangement mon repas d’hier soir …

JANNINNE – Je n’ose pas mettre la bouffe là-dessus.

ROGEZ – Attends, j’essaie.

Il récupère un sachet fluorescent dans la rivière.

JANNINNE – C’est quoi comme marque ?

ROGEZ – (sur un ton jovial) Si tu manques de quelque chose PRANDZ !

JANNINNE – C’est quoi ?

ROGEZ – Un paquet de toi.

JANNINNE – Un paquet de toit ?

ROGEZ – Un paquet de nouille, quoi.

JANNINNE – Un paquet de nous ? Je croyais que c’était un paquet de moi.

Rogez balance le paquet dans le barbecue en soupirant. A ce moment, une femme nue entre sur scène. Janninne et Rogez la fixent et une voix off retentit.

VOIX OFF – Voici Ether (la femme salue le public). Ether est nue (la femme rougit). Ether parle.

ETHER – Je n’ai pas froid !

Elle éternue.

VOIX OFF – Ether nue ment.

La femme sort.

JANNINNE – Mais qu’est-ce que c’était que cette traînée !?

ROGEZ – Oh, rien. C’était juste les scénaristes qui n’ont pas trouvé de place pour caser un de leur sketch.

MDR ca me fait trop rire et y enfin eu un autodafé
le sketch de la fin qui ne sert a rien ^^
j'aurai bien aimé voir la fameuse robe bleue

une robe bleue ??? lol

Liline a écrit:

Liline traverse la scène avec un pot au lait, et on entend des bruits de ferme. Elle porte sa belle robe bleue, que Kane prend pour une robe de fermière.

celle ci XD

aaaah !! mais elle existe vraiment ! loool
c'est ma robe préférée mais je la porte rarement (chui pas très robe)

une photo une photo XD

la fameuse robe bleue
en sus, t'as le droit à un aperçu de ma chambre lol

pour me voir la porter, faudra payer ...

elle est belle cette robe ^^
ca fait pas du tout robe de fermière

payer ? euh attend j'appelle mon banquier ...

vilya a écrit:

ca fait pas du tout robe de fermière

aaah ça c'est !! lol

je la trouve trop belle
tu dois trop belle dedans ^^

mais bien sûr ...
alors t'as l'argent ?

j'ai réussi a negocier un emprunt de 10 centimes sur 15 ans avec un interet de 20% par an
ca ira ?

ppfffff tu plaisantes !! il me faut plus!

ok je peux monter jusque 11 centimes

mdrrr bien sur qu'ell fai pa fermière kom ça, fo voir la fermière dedan pour comprendre !